Véhicules spatiaux

La technique de Similirarisation mise au point par Gilbert Gosane dans Le Monde du Non-A de Van Vogt est sans nul doute la plus originale. Pour se rendre d'un point à un autre, il suffit de penser avec une précision suffisante (jusqu'à la neuvième décimale) à l'endroit où l'on veut arriver et *hop*, nous y voilà transportés. Astucieux, peu cher, mais si peu scientifique...

Dans Croisère sans Escale, Brian Aldiss imagine un vaisseau spatial conçu pour voyager entre les étoiles pendant plusieurs siècles. Tout y est prévu pour subvenir aux besoin de l'équipage qui, génération après génération, l'occupe. Malheureusement sa mécanique pourtant si précise se dérègle entrainant une modification dramatique des systèmes de soutient vitaux, si bien que l'interieur du vaisseau se transforme en véritable jungle. Finalement, après peut-être plusieurs millénaires d'un très long voyage, l'équipage a évolué pour s'adapter à ses nouvelles conditions de vie, et tout retour sur Terre s'avère dès lors physiquement impossible.

Robert Forward dans Le Vol de la Libellule décrit un vaisseau spatial semi automatique dont l'équipage est retombé dans l'enfance, victime des effets secondaires pervers de son traitement de longévité qui disparaîtront dès l'arrêt du traitement (heureusement...). Propulsé par une batterie de laser en orbite autour de Vénus qui 'poussent' son aile solaire de plusieurs centaines de kilomètre d'envergure, il mettra plusieur décennies avant d'atteindre son but, une planète étrange en forme d'halteres où son équipage emerveillé découvrira une espèce intelligente fort douée pour les mathématiques.

Dans Rendez-vous avec Rama, Arthur C. Clarke fait apparaitre aux portes de la Terre un gigantesque cylindre d'acier venu de nulle part. Un groupe de spationautes tente de percer son secret mais en vain : le vaisseau repartira sans avoir levé le voile sur son mystère. Il reviendra quelques années plus tard dans Rama II et cette fois, loin d'avoir livré ses secrets, quittera le système solaire avec à son bord un groupe d'humains qui n'a pas pu s'echapper à temps. Les Jardins de Rama et Rama Révélé bouclent la série, avec dans le dernier une fin pour le moins mystique où LA question ultime sur les origine de l'univers et l'existence de Dieu trouve enfin une réponse.

Greg Bear imagine dans Eon et Eternité un gros météorite qui croise l'orbite de la Terre. Envoyé l'intercepter, un groupe de cosmonautes de diverses nationalités s'apperçoit qu'il s'agit en fait d'une porte interdimensionelle qui ouvre la voie vers un monde parallèle aux dangers multiples.

L'histoire de Némésis d'Isaac Asimov est découpée en deux trames simultanées. Dans l'une d'elle, on assiste à la découverte par la Terre du voyage à des vitesses supérieures à celle de la lumière (FTL, faster than light) au nez et à la barbe des Spatiens, ceux qui ont choisi de vivre en orbite plutôt qu'à la surface de la planète mère. Parallèlement, le monde de Némésis dérive sur une orbite qui l'amènera à terme à percuter la Terre. Afin d'éviter la catastrophe, il est décidé de faire passer les vaiseaux FTL a proximité de Némésis afin de perturber suffisament le tissu du continuum pour entrainer une modification de la gravité de la planète. Compliqué, non ?

Mais celui qui a su le mieux rendre l'univers du transport intersidéral est sans aucun doute Stephen Donaldson et sa série bestseller mérité, The Gap Series.

Dans un futur relativement proche, l'UMC, l'United Mining Company a la main mise sur l'espace et sur l'exploitation de ses gigantesques ressources. Ses vaisseaux, équipés de gap drives, parcourent des distances considérables en franchissant le gouffre - crossing the gap.

Malheureusement, afin d'activer les générateurs de gap, il est nécéssaire de s'éloigner de tout objet astronomique sous peine de dévier de sa trajectoire et de se retrouver soit totalement perdu, soit carbonisé au sein d'une géante gazeuse... D'autre part le bon fonctionnement des générateurs de saut est conditionné par une vitesse relativement élevée, si bien qu'afin d'atteindre de telles vitesses, un appareil doit d'abord passer par une phase d'accélération ce qui lui permet aussi de s'éloigner suffisament de sa base pour ne pas perturber le saut.
Toutes ses obligations font que finalement, les vaisseaux passent leur temps à accélerer et décelerer, alors que plusieurs dizaine d'années lumière sont franchies quasi instantanément.